Air France : le pdg démissionne après avoir été désavoué par les salariés

2018-05-05 03:49:17 - Le référendum lancé auprès des salariés a désavoué la direction. Arrivé il y a moins de deux ans, Jean-Marc Janaillac va démissionner, plongeant Air France et Air France-KLM dans une nouvelle crise.

Coup de tonnerre à Air France. Alors qu'il avait mis sa démission dans la balance dans le référendum qu'il avait lancé pour régler le différend salarial avec les syndicats, Jean-Marc Janaillac, le PDG d'Air France-KLM et Président d'Air France vont démissionner. Sa proposition de hausse de salaire de 2% en 2018 et de 5% de 2019 à 2021 a été refusée par les salariés qui ont voté "Non" à hauteur de 55% sur une participation de plus de 80%. De fait, ils soutiennent l'intersyndicale qui exige une hausse de 5,1% pour la seule année 2018.
 
Plan stratégique forcément décalé
 Il s'agit d'une surprise alors que les grévistes étaient minoritaires. Ce départ, qui intervient moins de deux ans après son arrivée, constitue un coup dur pour le groupe. Le temps de relancer le processus de nomination d'un nouveau patron, et le temps que ce dernier s'empare des dossiers, Air France et Air France-KLM vont rester paralysés pendant une bonne année. Le fameux plan stratégique qui devait être annoncé prochainement sera évidemment reporté, décalant d'autant des mesures indispensables à Air France pour préparer l'avenir et être prête lorsque l'environnement se retournera. De quoi permettre aux concurrents, déjà en avance de creuser l'écart.
 
À plus court terme, rien n'est réglé. L'intersyndicale s'est empressée de maintenir les journées de grève prévues la semaine prochaine, le 7 et le 8 mai, qui porteront à 15 le nombre de jours de grève depuis février.
 
"Cette victoire du non prouve que nous sommes le vrai baromètre social de l'entreprise", a déclaré à Reuters Christophe Malloggi, secrétaire général de Force ouvrière.
 
Le SNPL a eu la tête de son deuxième PDG en deux ans
L'intersyndicale et le bureau du SNPL, en particulier son président Philippe Evain, peuvent se réjouir de ne pas avoir été désavoués par ce référendum. Très critiqué au sein de la communauté des pilotes, le président du SNPL peut même se targuer d'avoir la tête de son deuxième PDG sur son tableau de chasse après celle d'Alexandre de Juniac, qui devant l'impossibilité d'appliquer le plan Perform a démissionné en 2016 pour prendre la tête de la prestigieuse association internationale du transport aérien (IATA).
 
Le gouvernement appelle au sens des responsabilités
Réagissant à ce résultat, le gouvernement appelle au "sens des responsabilités de chacun"
 
"Il appartiendra au conseil d'administration de définir les conditions de sortie de la crise actuelle", écrivent les ministres de l'Economie et des Transports, Bruno Le Maire et Elisabeth Borne, dans un communiqué commun. "Le gouvernement en appelle au sens des responsabilités afin de permettre à la compagnie de poursuivre son développement", ajoutent-ils.
 
LT
 

: France Monde